QUÉBEC, le 11 déc. 2024 /CNW/ - Pour la Centrale
des syndicats du Québec (CSQ), les gels de recrutement entrés en
vigueur le 1er novembre dernier dans les réseaux
scolaire et collégial contreviennent au Code du travail et rendent
inopérantes certaines dispositions des conventions collectives
négociées de bonne foi et signées il y a à peine quelques mois.
Pour ces raisons, la Centrale, ainsi que la Fédération du
personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), la Fédération des
professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec
(FPPE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien de l'enseignement
supérieur (FPSES-CSQ) et la Fédération du personnel professionnel
des collèges (FPPC-CSQ), a déposé une plainte d'entrave au Tribunal
administratif du travail à l'endroit du gouvernement.
« En décrétant unilatéralement ces gels de recrutement pour
certaines catégories d'emplois, le gouvernement revient sur sa
parole et ses engagements, sans discussion, négociations ou
possibilité de contestation par la partie syndicale. On ne peut pas
signer une entente d'un côté et faire comme on l'entend de l'autre,
c'est aussi simple que ça. Plus encore, dans certains cas, les
directives émises vont dans le sens d'éléments discutés aux tables
de négociation qui ont pourtant été tassés au fil des échanges. Le
gouvernement n'a jamais consulté et il a agi comme s'il n'y avait
pas de syndicats », fait valoir le président de la CSQ, Éric
Gingras.
La Centrale et ses fédérations rappellent que l'annonce de cette
directive s'est faite de façon cavalière, à la dernière minute, de
façon incomplète et imprécise. Les différentes catégories d'emplois
visées et les précisions concernant les modalités n'ont été
spécifiées que plus tard, voire après l'entrée en vigueur de la
directive pour certaines.
« Bref, dans la précipitation, il y a des morceaux qui ont
été échappés en chemin. Et ce n'est qu'à ce moment qu'il nous a été
possible d'en prendre la pleine mesure, à savoir que la directive
rend inopérantes certaines clauses des conventions collectives
qu'on vient tout juste de négocier, et ce, jusqu'au moment jugé
opportun par le Conseil du trésor. La négociation collective est
une partie importante du dialogue social et défier les règles des
rapports collectifs de cette façon, ça n'aide certainement en rien
pour la confiance envers les institutions. Bien au
contraire! »
La Centrale et ses fédérations font aussi valoir que les impacts
sur les conditions de travail des membres sont pourtant bien
réels : maintien et accentuation de la précarité d'emploi,
non-respect des plans d'effectifs, fermeture des perspectives
d'emploi et perte d'expertises pour plusieurs catégories, coupes
dans les projets spécifiques, notamment. L'impossibilité d'ouvrir
ou même de pourvoir des postes pour répondre aux besoins des
milieux contribue aussi à accentuer la surcharge sur le personnel
en poste, à augmenter le risque d'épuisement professionnel et à
risquer la rupture de services. Il s'agit aussi d'une porte ouverte
pour la sous-traitance pour combler des besoins qui seront
qualifiés de ponctuels, alors qu'ils sont dans les faits
structurels.
La CSQ et ses fédérations plaident aussi que cette directive
renie le rôle d'agent-négociateur exclusif des fédérations et mine
leur crédibilité auprès des membres par cette violation du
processus de négociation.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 225 000 membres, dont
environ 125 000 font partie du personnel de l'éducation. La
CSQ compte 11 fédérations qui regroupent quelque
240 syndicats affiliés; s'ajoute également l'AREQ, le
mouvement des personnes retraitées CSQ. La CSQ est également
présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des
services éducatifs à la petite enfance, du municipal, des loisirs,
de la culture, du communautaire et des communications.
X : CSQ_Centrale
SOURCE Centrale des syndicats du Québec (CSQ)