WILMINGTON, N.C., le 26 juin 2024 /CNW/ - Il y a
maintenant 30 ans que les gouvernements du Canada, du Mexique et des États-Unis
collaborent par l'intermédiaire de la Commission de coopération
environnementale (CCE) afin de promouvoir des solutions aux
plus importants défis environnementaux auxquels est confrontée
l'Amérique du Nord. Nous avons assisté aujourd'hui à la session
annuelle ordinaire du Conseil, tenue à Wilmington, en Caroline du Nord, sous le thème
« Renforcer la justice environnementale grâce à
l'autonomisation des collectivités », qui marquait le
30e anniversaire de la CCE et de son engagement
envers la coopération environnementale trilatérale.
En ce lieu phare de l'histoire du mouvement nord-américain pour
la justice environnementale, nous marquons l'occasion en
réaffirmant notre volonté de renforcer la justice environnementale
par l'autonomisation des collectivités et en priorisant nos actions
de manière à aborder les enjeux de collectivités historiquement
marginalisées et mal desservies partout en Amérique du Nord.
Cette année, la session du Conseil portait sur les occasions de
faire progresser les actions en matière de justice environnementale
en Amérique du Nord qui permettront d'autonomiser les
collectivités. Ces occasions comprennent des mesures pour améliorer
la qualité de l'air dans les quartiers défavorisés, favoriser les
interactions entre leaders communautaires et responsables
gouvernementaux concernant des enjeux de justice environnementale,
et avoir des échanges constructifs avec des groupes clés, dont les
jeunes leaders.
Trois décennies de coopération environnementale à l'échelle
continentale
Depuis 30 ans, la CCE a été la pierre angulaire de la
coopération trilatérale aux enjeux environnementaux de l'Amérique
du Nord. Grâce à ce solide partenariat, nous avons travaillé à
protéger, à restaurer et à conserver notre précieux environnement
nord-américain. Par l'intermédiaire de la CCE, nous allons
poursuivre nos travaux trilatéraux afin de relever les défis
environnementaux actuels et futurs, notamment la triple crise
planétaire que constituent la pollution, les changements
climatiques et la perte de biodiversité. Durant cette séance du
Conseil, nous avons mis en évidence plusieurs projets fructueux et
reproductibles que la CCE a réalisés au cours des 30 dernières
années. Ces projets illustrent les travaux innovants et influents
que mène la CCE, par exemple nos activités pour la conservation du
monarque, les actions de lutte contre la perte et le gaspillage
d'aliments, et des moyens d'éliminer et de gérer les produits
chimiques nocifs comme le
dichloro-diphényle-trichloro-éthane (DDT) et le plomb-acide
dans les accumulateurs en Amérique du Nord.
Célébrer trente ans de travail dévoué, c'est tout un événement.
Nous prenons acte des importantes réalisations, de l'engagement
indéfectible et des actions porteuses de la Commission, et nous
réitérons l'engagement qui a été pris lors de la première session
du Conseil, en 1995 :
« L'environnement n'a pas de frontières.
L'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, les animaux qui se
déplacent librement sont autant de liens qui nous unissent. Mais à
ces ressources que nous partageons se rattache une responsabilité
commune. Ce n'est que par la collaboration que nous arriverons à
résoudre, d'une manière efficace et rentable, les problèmes
environnementaux les plus pressants que connaît l'Amérique du Nord.
Nous pourrons ainsi faire de la région de l'Amérique du Nord un
exemple pour le reste du monde. »
⸺ Déclaration du Conseil de
la CCE, Oaxaca, Mexique, le
13 octobre 1995.
Renforcer la justice environnementale grâce à
l'autonomisation des collectivités
L'amélioration de la gouvernance environnementale est
essentielle aux travaux et à la mission de la CCE, ainsi qu'aux
engagements pris par nos leaders nord-américains. Nous devons
continuer de promouvoir la non-discrimination, d'accroître la
diversité et de favoriser l'équité sociale et l'inclusion, en
particulier pour les peuples autochtones, noires et de
couleur (PANDC), les communautés 2ELGBTQIA+ et autres,
les femmes, les enfants, les jeunes, les migrants et d'autres
groupes historiquement marginalisés et défavorisés.
Les travaux de la CCE favorisent une plus grande compréhension
commune des concepts de la justice environnementale et de
l'intersection entre les fardeaux environnementaux et les
vulnérabilités sociales de communautés et de groupes touchés en
Amérique du Nord, en tirant parti des expériences de leaders
communautaires, du milieu universitaire, d'organisations de la
société civile et d'entreprises.
C'est avec plaisir que nous avons appuyé la tenue de quatre
tribunes ouvertes au public : la tribune publique du Comité
consultatif public mixte (CCPM), le 24 juin, qui
portait sur les moyens pour faire progresser la justice
environnementale en Amérique du Nord; une tribune jeunesse,
le 25 juin, qui offrait aux jeunes leaders l'occasion de
parler de leur participation directe à la lutte pour la justice
environnementale; la table ronde du directeur exécutif de la
CCE, le 25 juin, sur la justice environnementale, ses
origines, son évolution et les politiques émergentes en Amérique du
Nord; et la session publique du Conseil, le 26 juin,
sur les façons de renforcer la justice environnementale en misant
sur l'autonomisation des collectivités. Ces tribunes étaient
d'excellentes occasions d'échanger connaissances et points de vue
entre participantes et participants et les membres du Conseil.
Elles constituaient aussi un espace pour les questions,
commentaires et suggestions du grand public sur les travaux de
coopération de la CCE.
La participation à ces tribunes pouvait se faire en personne ou
virtuellement, et des groupes diversifiés de personnes et des
parties prenantes de partout en Amérique du Nord y étaient
représentés. Nous avons discuté de nombreux exemples d'actions en
matière de justice environnementale entreprises dans nos trois
pays, ce qui a permis de mieux connaître ce domaine ainsi que les
pratiques exemplaires pour favoriser l'accès à l'information, une
participation et une mobilisation constructives et l'accès à la
justice, qui sont autant d'importants piliers du mouvement de
justice environnementale.
Durant la session du Conseil, nous avons eu des interactions et
échanges fructueux et inspirants avec le Comité consultatif public
mixte et le Groupe de spécialistes des connaissances écologiques
traditionnelles (CET). Nous avons échangé des idées sur les
façons de collaborer dans la lutte contre la triple crise
planétaire tout en assurant un avenir juste, équitable et durable
pour toutes les personnes, et en particulier pour les collectivités
historiquement les plus marginalisées et défavorisées du
continent.
Annonces et nouvelles initiatives
Durant la session du Conseil, nous avons :
- attribué 1,5 million $ US au quatrième cycle du programme de
subventions EJ4Climate (Justice environnementale et la
résilience climatique) de la CCE qui finance directement des
organismes communautaires et promeut la justice environnementale en
aidant des collectivités à trouver des solutions et à former des
partenariats pour remédier à leurs vulnérabilités sur le plan de
l'environnement et de la santé humaine, en particulier celles
attribuables aux changements climatiques. Ce quatrième cycle a pour
thème les programmes communautaires d'éducation pour accroître
les connaissances sur la justice environnementale et l'adaptation
aux changements climatiques;
- contribué 500 000 $ CA au lancement d'un nouveau Centre
d'action pour la justice environnementale en Amérique du Nord
(CAJEAN). Il s'agit d'une plateforme de ressources où des leaders
communautaires, des activistes et des responsables gouvernementaux
des trois pays pourront partager des outils et pratiques
exemplaires de justice environnementale. Cette plateforme vise
aussi à déterminer les occasions de promouvoir des actions
équitables et inclusives dans ce domaine à l'échelle
nord-américaine qui aideront nos pays à mettre en commun des
connaissances et pratiques exemplaires afin d'aborder les iniquités
que subissent des collectivités et secteurs historiquement
marginalisés et défavorisés;
- lancé les nouveaux projets suivants :
- un soutien des travaux scientifiques pour la conservation du
monarque;
- un système d'échange de données sur les transferts de déchets
dangereux;
- la mise à profit d'événements publics à grande échelle pour
catalyser des virages collectifs vers la réduction du gaspillage
alimentaire;
- l'échange de pratiques exemplaires en gestion écologique du
plomb-acide d'accumulateurs usés;
- la première cohorte du programme Génération de leaders de
l'environnement.
« Les États-Unis sont fiers d'être les hôtes de la
31e session du Conseil de la CCE, et de réaffirmer
leur engagement à promouvoir la justice environnementale et
l'autonomisation des collectivités dans le cadre de leur
collaboration avec la CCE. Raffermir la gouvernance
environnementale et assurer un accès équitable à un air, une eau et
des terres propres pour toutes les personnes, en particulier les
collectivités historiquement mal desservies, sont les fondements de
notre mission. L'autonomisation des collectivités et la promotion
d'un engagement constructif, points de mire de nos actions cette
année, sont des conditions essentielles pour bâtir un avenir juste,
inclusif et durable. Nous allons continuer de collaborer
étroitement avec nos partenaires du Canada et du Mexique, ainsi qu'avec les
collectivités, les jeunes leaders et les groupes autochtones pour
relever nos défis environnementaux les plus urgents, protéger la
santé publique et promouvoir la justice environnementale dans toute
l'Amérique du Nord. »
- Janet McCabe,
administratrice adjointe, EPA (Agence de protection de
l'environnement des États-Unis).
« La coopération entre nos trois pays, par l'intermédiaire
de la CCE, est plus importante que jamais dans notre lutte contre
la triple crise planétaire que constituent la pollution, les
changements climatiques et la perte de biodiversité. Nous avons
pris d'importantes mesures par rapport à l'environnement, entre
autres des projets sur la réduction de la perte et du gaspillage
d'aliments, le programme Génération de leaders de l'environnement
et des travaux transversaux en matière de justice environnementale.
La CCE demeure une partenaire cruciale dans la réalisation de ces
projets pour relever nos défis communs à l'échelle
régionale. »
- Sandra McCardell,
sous-ministre adjointe, Affaires internationales, Environnement et
Changement climatique Canada
« Le gouvernement du Mexique reconnaît le droit des
communautés à un environnement sain. Aussi voit-il comme une
priorité de garantir l'accès équitable et durable aux avantages que
procure l'utilisation des ressources naturelles, et de promouvoir
et renforcer la participation des peuples autochtones et des
collectivités à la prise de décisions concernant l'environnement,
dans le respect de leurs connaissances et modes de vie et en
cohérence avec les projets et programmes que met en œuvre la CCE en
Amérique du Nord. »
- Iván Rico López, sous-ministre des Ressources
environnementales et naturelles, ministère de l'Environnement et
des Ressources naturelles du Mexique (Semarnat)
Pour la suite
Nous avons fièrement accompli les travaux des 30 dernières
années et pendant cette session ordinaire du Conseil pour faire
avancer la justice environnementale en Amérique du
Nord. L'établissement de la justice environnementale dépend de
notre volonté d'aborder concrètement les iniquités, de favoriser
l'inclusion et de placer la non-discrimination au cœur de notre
action environnementale. Par l'intermédiaire de notre programme
trilatéral de coopération, nous allons continuer d'interagir avec
nos collectivités historiquement marginalisées et mal desservies,
qui figurent souvent parmi les plus vulnérables aux changements
climatiques, de manière à promouvoir l'inclusion, la diversité,
l'équité et la non-discrimination dans nos travaux liés à
l'environnement en Amérique du Nord.
Dans un premier temps, la CCE entend élaborer des outils et
lignes directrices de justice environnementale qui comprendront des
pratiques exemplaires par rapport à des lois, des politiques et des
programmes effectifs et susceptibles de favoriser un meilleur accès
à de l'information pertinente, à des exemples sur la façon
d'accroître l'accès à la justice et la conformité aux lois de
l'environnement, et de promouvoir une participation et un
engagement plus constructifs de la part de groupes clés. La CCE
voulant promouvoir la mobilisation et les partenariats avec les
peuples autochtones, elle continuera de collaborer avec le Groupe
de spécialistes des CET à la définition de principes
nord-américains pour intégrer les connaissances écologiques
traditionnelles dans les travaux et politiques de la CCE en vue
d'utiliser de façon constructive ces connaissances.
En accord avec d'importantes actions internationales, nous
allons coordonner notre travail collaboratif afin d'améliorer le
bien-être des Nord-Américaines et Nord-Américains en préconisant
des mesures qui abordent tous les aspects de la triple crise
planétaire que constituent la pollution, les changements
climatiques et la perte de biodiversité. Nous devrons ainsi
orienter nos politiques et stratégies de manière à limiter le
réchauffement planétaire à 1,5 °C et les mettre en œuvre;
appuyer la conservation de la biodiversité de manière à atteindre
les objectifs et cibles du Cadre mondial de la biodiversité de
Kunming-Montréal; et soutenir tout futur accord mondial sur la
pollution par le plastique. Nous allons également prioriser les
enjeux qui entraînent des conséquences graves et inéquitables sur
la santé humaine, les moyens d'existence et la productivité
économique.
Nous soutenons fermement et continuerons de soutenir le
processus de communications sur les questions
d'application (SEM) de la Commission, comme nous l'avons
manifesté cette année passée en signant la résolution du Conseil
relativement à la communication sur la Fracturation hydraulique
dans l'État du Nuevo León.
Nous réaffirmons notre volonté de coopérer pour promouvoir la
protection de notre environnement nord-américain commun ainsi que
notre interaction avec le public, les jeunes, les peuples
autochtones, les collectivités, le milieu universitaire et le
secteur privé.
Nous avons hâte de poursuivre nos travaux trilatéraux avec le
Secrétariat, le CCPM, le Groupe de spécialistes des connaissances
écologiques traditionnelles et les jeunes pour promouvoir la
protection de notre environnement nord-américain commun. C'est avec
plaisir que nous nous réunirons de nouveau à l'occasion de la
session de 2025 du Conseil de la CCE, qui se tiendra au
Mexique.
SOURCE Commission de coopération environnementale