L'Europe, la bonne surprise des résultats des sociétés américaines - Market Blog

Par Christine Lejoux

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les craintes des investisseurs au sujet des performances des entreprises américaines en Europe étaient excessives. Contrairement à ce que laissaient supposer les issues incertaines des élections législatives aux Pays-Bas et du scrutin présidentiel en France, ainsi que le déclenchement officiel du Brexit fin mars, les groupes américains n'ont pas - ou peu - souffert d'un attentisme de la part de leurs clients européens, au premier trimestre, ni d'effets de changes négatifs.

Près de 45% des sociétés de l'indice Dow Jones Industrial Average (DJIA) qui ont fourni des chiffres d'activité pour l'Europe ont vu leurs revenus progresser sur le Vieux Continent au cours des trois premiers mois de 2017, par rapport à la même période de l'année dernière, selon FactSet.

Il s'agit d'un record depuis le troisième trimestre 2014, quand 54% des entreprises composant le DJIA avaient affiché une augmentation de leurs ventes outre-Atlantique, souligne le fournisseur de données financières.

Cinquième trimestre de hausse des ventes en Europe pour Nike

"Nous avons assisté à une reprise en Europe", a indiqué le conglomérat industriel United Technologies(UTX), lors de la présentation de ses comptes trimestriels, le 26 avril. "Notre activité n'a cessé de dépasser nos attentes au Royaume-Uni" depuis le référendum en faveur de la sortie du pays de l'Union Européenne, en juin 2016, s'est félicité McDonald's (MCD) le 25 avril, en dévoilant ses résultats du premier trimestre. Le groupe de restauration rapide a également fait état de "signes encourageants" en France.

Le fabricant d'articles de sport Nike (NKE)a de son côté vu ses ventes en Europe progresser de janvier à mars, pour le cinquième trimestre d'affilée. Et le spécialiste de l'électronique grand public Apple (AAPL) a enregistré une hausse de ses revenus pour le troisième trimestre consécutif sur le Vieux Continent.

Accélération de la reprise en Europe, incertitudes aux Etats-Unis

Ces performances reflètent l'accélération de la reprise économique en Europe, au moment même où les perspectives deviennent un peu plus incertaines aux Etats-Unis. En avril, le Fonds monétaire international (FMI) a relevé à 1,7% sa prévision de croissance pour la zone euro en 2017, au lieu d'une précédente estimation de 1,5%. Pour le Royaume-Uni, l'institution anticipe désormais une progression du produit intérieur brut (PIB) de 2% cette année, alors qu'elle tablait sur seulement 1,1% en octobre dernier.

Toujours d'après le FMI, les États-Unis devraient clore 2017 sur une hausse du PIB de 2,3% mais le Livre Beige publié mercredi par la Réserve fédérale (Fed) a mis en exergue un ralentissement de la croissance dans plusieurs régions du pays, ainsi qu'un affaiblissement de l'optimisme de certaines entreprises. La progression du PIB américain de janvier à mars a certes été révisée à la hausse, à 1,2% au lieu d'une première estimation de 0,7%, mais il s'agit de son augmentation la plus faible depuis les trois premiers mois de 2016.

Mieux vaut donc à l'heure actuelle être une entreprise américaine très internationalisée. Les entreprises du S&P 500 qui réalisent au moins la moitié de leur activité à l'étranger ont d'ailleurs vu leurs bénéfices bondir de 20,9% au premier trimestre, contre une moyenne de 13,9% pour l'ensemble des sociétés composant l'indice élargi, selon FactSet.

-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones; 33 (0)1 41 27 48 14; [e-mail] ed : ECH

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June 01, 2017 09:10 ET (13:10 GMT)

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