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Verizon et AT&T, deux manières opposées d'anticiper l'avenir des télécoms - Plus USA

13/11/2018 8:36am

Dow Jones News


AT&T (NYSE:T)
Historical Stock Chart


From Apr 2019 to Apr 2024

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Drew FitzGerald et Sarah Krous,



The Wall Street Journal



NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--AT&T et Verizon Communications ont longtemps suivi le même parcours, mais l'arrivée à maturité du secteur a fait se séparer les chemins des deux grands opérateurs télécoms américains, l'un choisissant de miser sur les contenus et l'autre sur la technologie.



AT&T a plongé tête baissée dans le divertissement et la publicité, dépensant des dizaines de milliards de dollars pour mettre la main sur des programmes comme Game of Thrones et la retransmission du championnat américain de basket, qu'il peut diffuser sur ses réseaux satellite, mobiles ou Internet à très haut débit.



Dans le même temps, Verizon préfère investir fortement dans la modernisation de son réseau mobile afin de pouvoir tirer partie des technologies 5G dans les prochaines années. Les actifs du groupe dans les médias sont nettement plus modestes et comprennent essentiellement des sites internet comme le HuffPost et Yahoo Sports.



AT&T et Verizon sont les deux principaux opérateurs mobiles aux Etats-Unis en nombre d'abonnés. Mais ils se trouvent sous pression pour trouver de nouvelles sources de revenus compte tenu de la faible croissance de leur marché initial. Ce sont les éditeurs de logiciels et les groupes audiovisuels qui se sont taillés la part du lion dans une économie mobile reposant en réalité sur les réseaux sans fil.



"L'un comme l'autre a été jaloux de Google quasiment depuis le début", commente Roger Entner, analyste technologique au sein de Recon Analytics. "Confrontés à la même réalité, ils ont pris des décisions très différentes".



Ces trajectoires divergentes se sont répercutées sur des cours de Bourse qui avaient l'habitude d'évoluer en tandem. L'action AT&T a perdu 10% depuis un an, reflétant les craintes des investisseurs face à une dette qui s'accumule. Verizon a en revanche vu son titre s'apprécier de 30% au cours des 12 derniers mois, après cinq ans de stagnation.



Tirer les leçons du passé



AT&T s'est lancé à la conquête des médias en 2015 en mettant 49 milliards de dollars sur la table pour le groupe de télévision par satellite DirecTV, avant de s'emparer trois ans plus tard de Time Warner pour 81 milliards de dollars, ce qui a fait tomber dans son giron les chaînes HBO et CNN, ainsi que les studios de cinéma Warner Bros. Cette stratégie s'explique par plusieurs années passées à servir la "smartphone economy" sans en tirer tous les bénéfices, captés en grande partie par les géants informatiques comme Apple.



"Bravo, vous avez investi une fortune, mais c'est Apple qui devient l'entreprise la plus rentable du monde", a regretté le PDG du groupe, Randall Stephenson, lors d'un entretien au Wall Street Journal. "C'est pour ça qu'il y a deux ans, j'ai dit que je ne voulais pas continuer à jouer la même pièce".



Selon le dirigeant, la valeur des actifs détenus dans les médias ne cessera de grandir, au fur et à mesure que les opérateurs trouveront de nouveaux canaux pour les distribuer auprès de nouvelles audiences. La récente bataille pour le contrôle des actifs de divertissement de 21st Century Fox illustre cette tendance, poursuit-il. AT&T dégage désormais 20% de ses revenus dans les médias et l'audiovisuel.



Selon plusieurs investisseurs, le succès de cette stratégie dépendra de la capacité du groupe à conserver son audience dans la télévision traditionnelle tout en se développant dans la vidéo en ligne. "Ils vont devoir expérimenter un peu. S'ils réussisent, j'imagine que les Verizon, Comcast et Charter tenteront de répliquer ce modèle", commente John Carr, analyste du gestionnaire d'actifs Neuberger Berman Group.



Une longueur d'avance sur la 5G



La principale acquisition de Verizon à ce jour est sa prise de contrôle en intégralité de Verizon Wireless en 2013 pour 130 milliards de dollars. Les dirigeants du groupe ont insisté ces derniers mois sur la priorité qu'ils donnent au déploiement du réseau mobile de cinquième génération de l'opérateur. En plus d'accélérer les flux de données vers les smartphones, la 5G doit constituer un nouveau moteur de croissance en soutenant l'usage de certaines technologies dans les usines, les hôpitaux et dans les villes de manière générale.



Verizon a envisagé certaines acquistions par le passé, comme celle de CBS, sans y donner suite. Cette année, le groupe a fait savoir aux investisseurs qu'il ne prévoyait pas d'acquérir un créateur de contenus. Au lieu d'investir dans ses propres programmes, Verizon a choisi de fournir à ses premiers clients 5G un accès à différents films et émissions dans le cadre de partenariats avec Apple TV et YouTube TV.



L'opérateur poursuit actuellement ses discussions avec Apple et Google en vue d'étendre ces partenariats à ses autres clients mobiles et abonnés au câble, selon des personnes proches du dossier. Ces nouveaux projets pourraient être dévoilés d'ici à la fin du mois, selon ces sources.



Cet usage des partenariats a l'avantage d'élargir la palette de programmes proposés aux clients sans avoir la pression de générer suffisamment de cash flows pour rembourser une dette colossale, pointe Sajod Moradi, analyste crédit chez Macquarie Investment Management.



- Drew FitzGerald et Sarah Krous, The Wall Street Journal



(Version française Thomas Varela) ed : ECH



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



November 13, 2018 03:16 ET (08:16 GMT)




Copyright (c) 2018 Dow Jones & Company, Inc.

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