Burberry commence à justifier l'engouement des investisseurs -- Plus Europe

Carol Ryan,

The Wall Street Journal

LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Le plan de redressement de Burberry n'en est qu'à ses débuts, mais certains signes laissent déjà entendre qu'il devrait porter ses fruits. La valorisation du groupe de luxe est en outre revenue à des niveaux plus raisonnables que cet été.

Riccardo Tisci, le nouveau directeur artistique de Burberry, a présenté sa première collection à la mi-septembre. Les grands magasins américains ont augmenté leurs commandes, a annoncé jeudi la maison britannique à l'occasion de la publication de ses résultats semestriels, tandis que les grossistes européens ont doublé le volume de leurs achats habituels. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un gage de réussite, une tendance similaire a été observée chez Gucci pendant la première phase de son spectaculaire redressement.

Il est par ailleurs encourageant de voir que les petites collections de Riccardo Tisci, hyper médiatisées sur les réseaux sociaux, ont acquis une grande popularité auprès des consommateurs chinois, qui représentent 40% du chiffre d'affaires de Burberry. Un lot de T-Shirts à 380 dollars s'est vendu en l'espace de quelques heures.

La nouvelle collection du créateur italien, qui a passé douze ans chez Givenchy, n'arrivera pas en rayon avant février prochain. Elle n'était en conséquence pas incluse dans les résultats du semestre terminé fin septembre. Et si les ventes en gros de Burberry, hors produits de beauté, ont crû de 10% par rapport à la période correspondante de 2017, soit plus que prévu, c'est parce que les touristes chinois ont dépensé davantage dans les boutiques duty-free des aéroports. Cette progression a permis de compenser les replis accusés aux Etats-Unis, où Burberry se montre plus sélectif dans le choix de ses distributeurs.

Les investisseurs à l'affût de la prochaine métamorphose dans le secteur du luxe ont surenchéri sur l'action Burberry en 2018. A son pic du mois d'août, le titre s'échangeait sur la base d'un multiple exorbitant de 27,6 fois les résultats attendus l'an prochain. Le violent décrochage des valeurs du luxe survenu en octobre, alors que les investisseurs s'inquiétaient d'un ralentissement de l'économie chinoise et des valorisations en général, a ramené ce multiple à un niveau un peu plus abordable de 22.

Si Marco Gobbetti, directeur général de la maison britannique depuis la mi-2017, parvient à mener à bien un redressement "à la Gucci", les retombées pour Burberry devraient se révéler prodigieuses. Le véritable test qui permettra de consacrer la nouvelle collection sera celui du lancement en boutiques, mais l'accueil enthousiaste que lui ont déjà manifesté les grands magasins laisse augurer un développement positif. Burberry commence déjà à légitimer la confiance que lui portent ses actionnaires.

-Carol Ryan, The Wall Street Journal

(Version française Emilie Palvadeau) ed : ECH

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November 09, 2018 04:12 ET (09:12 GMT)

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