L'avance d'Orange dans la fibre soutiendra sa rentabilité, assure son PDG

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les dirigeants d'Orange (ORA.FR) se sont employés jeudi à convaincre investisseurs et analystes que les lourds investissements consentis dans le réseau télécom de l'opérateur ces dernières années lui permettraient de se démarquer de ses concurrents et de soutenir ses résultats dans les années à venir.

"Orange a consenti des efforts substantiels pour investir dans la fibre (...) Nous avons été les premiers à bouger, maintenant ça va clairement être un challenge pour les autres", a déclaré le PDG StéphaneRichard, lors d'une journée investisseurs organisée à Londres.

Actuellement, 70% du réseau français de fibre optique est déployé par Orange, a rappelé le dirigeant. Dans cette situation, l'opérateur estime qu'il sera en mesure de réduire ses investissements à compter de 2019 après un pic d'investissements de 7,4 milliards d'euros attendu en 2018.

A l'inverse, ses concurrents risquent de devoir investir davantage pour rattraper leur retard dans ce réseau de nouvelle génération synonyme d'Internet à très haut débit. Une telle situation pourrait se traduire par "une plus grande discipline de prix sur le marché français", s'est félicité Stéphane Richard, alors qu'Orange a dû faire face à une forte concurrence sur son principal marché ces dernières années.

Orange revendique 1,8 million d'abonnés à la fibre en France, et 8,4 millions de foyers rattachables à la fibre.

"L'avenir des télécoms ne sera pas seulement une question de prix bas, mais de qualité et de diversification des services", a affirmé Stéphane Richard pour justifier les investissements réalisés. La recette unitaire dans la fibre est supérieure de 6,2 euros à un abonnement à l'ADSL (Internet à haut débit), et cet écart devrait atteindre 7 euros l'année prochaine et 8 euros à moyen terme, selon Orange.

Dans les zones rurales, les centres mobiles d'Orange rattachés à la fibre permettront aux clients d'opter pour une connexion sans fil de cinquième génération (5G) lorsqu'ils ne bénéficieront pas d'un accès direct à la fibre, a précisé Marie-Noëlle Jego-Lavessière, directrice exécutive chargée de l'innovation et des technologies. Cette technologie mobile 10 fois plus rapide que l'actuelle 4G devrait être disponible d'ici à 2020.

Les infrastructures, le mobile et la convergence fixe-mobile font partie des priorités d'Orange, qui pourrait réaliser des acquisitions dans ces domaines, a également indiqué Stéphane Richard jeudi. Le dirigeant s'est en revanche dit sceptique quant aux chances de grande fusion-acquisition entre les principaux opérateurs européens du secteur. Même si des cas de mutualisation des infrastructures sont possibles, la majorité des actifs télécoms devraient rester détenus localement à l'avenir, a estimé le patron d'Orange. "Il peut y avoir des opérations, mais très limitées à mon avis".

- Thomas Varela, Agefi-Dow Jones; [phone]; [e-mail] ed: ECH 

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December 07, 2017 06:20 ET (11:20 GMT)

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