Chez Asos, la hausse des revenus ne résout pas les problèmes sous-jacents - Plus Europe

Asos (ASC.LN) revient aujourd'hui au premier plan de la mode vestimentaire, mais le site de prêt-à-porter britannique pourrait avoir des difficultés à continuer d'imposer son style.

Après une année extrêmement difficile marquée par une série d'avertissements sur résultats et un incendie qui a détruit son plus grand entrepôt, le groupe semble être reparti d'un bon pied.

L'action a progressé de 3% mercredi, soutenu par les résultats semestriels meilleurs que prévu de la société. Les revenus d'Asos, en particulier, sont ressortis en hausse de 14%, grâce à une augmentation de 27% au Royaume-Uni et de 17% aux Etats-Unis. Le nombre de clients actifs et le nombre de commandes ont chacun crû de plus de 10%, et la valeur moyenne des commandes s'est inscrite en hausse de 7%, à 67 livres. Le retour en force de cette entreprise qui fut une vedette du secteur mérite d'être salué.

Un équilibre délicat à trouver

Après avoir pâti l'année dernière d'une politique inadaptée consistant à fixer en livres sterling les prix de ses marchandises avant de les convertir dans diverses devises à l'étranger, Asos a mis en place un système régional de fixation de prix pour rester plus compétitif localement.

Les ventes à l'international ont accéléré, affichant une progression de 19% sur la période de six semaines terminée le 31 mars, contre une croissance de 5% sur la période précédente, d'après les calculs de la banque J.P. Morgan.

Mais alors que les réductions de prix opérées hors des Etats-Unis ont permis de remédier au ralentissement des ventes, elles affectent la rentabilité. La marge opérationnelle devrait ainsi reculer à 4% sur l'exercice en cours, contre 7% deux années plus tôt. Le groupe a pu atténuer l'impact des baisses de prix en diminuant certains coûts opérationnels, comme le marketing, mais des mesures supplémentaires seront nécessaires pour doper les marges.

Malgré cela, la valorisation reste très élevée. Asos s'échange à 75 fois la prévision de bénéfices, soit à plus du double de sa moyenne historique sur 10 ans.

La société britannique a bien rattrapé ses déconvenues de l'année dernière. Mais compte tenu des pressions sur les marges et de la montée des groupes concurrents, les investisseurs qui ont salué son redressement pourraient maintenant être tentés d'explorer d'autres sites de prêt-à-porter.

-Thao Hua, The Wall Street Journal

(Version française Patrick Ramamonjisoa) ed/EC